Comprendre les manipulations racistes de l’extrême-droite
Ce 30 novembre, les franges radicales de l’extrême droite appellent à manifester à Romans-sur-Isère. Exploitant la mort de Thomas, de Lola ou de Philippine pour promouvoir leur stratégie d’occupation médiatique et leur rhétorique d’une prétendue « guerre raciale », elles entendent « rendre hommage aux victimes de l’immigration ». Comprendre les bases théoriques de cet appel est essentiel pour formuler et construire une réponse antifasciste pertinente à cette instrumentalisation.
L’extrême droite instrumentalise ces meurtres pour en faire des faits politiques et non de simples faits divers, les qualifiant de « francocides ». Ce terme, popularisé par Éric Zemmour, détourne le concept de féminicide et s’inscrit dans une logique de division entre « vrais Français » et personnes issues de l’immigration, unifiant les franges radicales autour d’une rhétorique nationaliste et identitaire et polarisant le débat autour de thématiques racistes.
Cette rhétorique n’est pas nouvelle, et actualise simplement des concepts défendus par l’extrême droite depuis des décennies, comme le « grand remplacement », le « racisme anti-blancs » ou le « racisme anti-français ». Tous ont en commun de se fonder sur une vision racialiste de la société, vision qui entretient leur désir d’une guerre raciale et de l’avènement de la suprématie blanche et chrétienne.
Pourtant, les crimes dénoncés lors de ces manifestations n’ont rien de spécifique aux personnes racisées comme voudrait le faire croire l’extrême droite : ils sont les conséquences de la société patriarcale et capitaliste, qui engendre quotidiennement de la violence. Les personnes racisées ne commettent pas plus de délits que le reste de la population, mais subissent plus régulièrement et fortement la répression de l’Etat.
Plus précarisées, les personnes racisées ont d’ailleurs moins de moyens pour faire face aux institutions répressives, et leurs crimes et délits, plus facilement pointés du doigt, connaissent aussi une plus grande exposition médiatique.
Profitant de ces drames pour recruter, l’extrême droite propose alors deux solutions : le vote, défendu par les organisations électoralistes comme le Rassemblement National et Reconquête, ou la violence, que les groupuscules radicaux revendiquent en fantasmant la guerre raciale.
Cette opposition stratégique n’est pourtant qu’une façade. L’extrême droite sait faire front commun et les manifestations en « mémoire des martyr.e.s de l’immigration » en sont l’une des illustrations, réunissant toutes ses franges derrière une seule bannière, des politicien.ne.s institutionnel.le.s aux identitaires, en passant par les néonazi.e.s et les néofascistes.
Le MIRA (Mouvement Indépendant de Riposte Antifasciste), la SAMBA (Section Antifasciste Montreuil Bagnolet et Alentours) & le TFC (Tolbiac Football Club)



