La Samba a passé sa première année de luttes !!! En un an, nous avons pris le temps de constituer notre collectif en ébauchant ensemble nos mots d’ordre, notre fonctionnement et nos modes d’action.
Toute l’année, nous avons mené notre activité de veille à Montreuil, à Bagnolet et aux alentours en répertoriant les tags, stickers et autres signes de présence fasciste, raciste ou LGBTQIAphobe. Cette dynamique nous a permis de se coordonner pour faire des collages, désafficher les campagnes moribondes du RN, des soraliens et des Patriotes, ou encore lutter contre les messages de haine prônant le génocide en cours à Gaza placardés par le collectif « Tous Résistants » dans le bas Montreuil. Cette action de veille nous permet d’être en lien avec de nombreux camarades et collectifs qui agissent dans le voisinage, et de partager des ressources et informations pour faire vivre la lutte antifasciste dans nos rues et dans nos quartiers. Nous en avons profité pour affirmer nos liens de solidarité, avec Montreuil Palestine lors de collages, ou en marchant contre les explusions et la loi Kasbarian aux côtés des habitant·es de l’ancien squat de Gambetta.
En effet, nous déplorons tout particulièrement l’intensification de la répression envers les squatts et squatteur·euses dans le 93 depuis un peu plus d’un an. Cette répression s’exerce en dépit du droit au logement et à la dignité pour toustes. Elle compromet de nombreux espaces de vie, d’organisation et de construction collective, qui sont pourtant vivement nécessaires pour survivre, résister et riposter face à la fascisation de notre société. La criminalisation du squat, en interdisant des solutions de débrouille déjà précaires, ne vise qu’à isoler davantage les pauvres, à assigner nombre d’entre nous soit à la rue soit à la prison, et à neutraliser tout espace d’invention, de survie et de résistance collective. Après un an à les voir expulsés et fermés les uns après les autres, nous pouvons dire que ces espaces nous manquent humainement et politiquement.
Depuis un an, nous sommes allé·es à la rencontre d’autres collectifs aussi souvent que possible, à Marseille, à Lyon, au Mans… Nous avons aussi accueilli des camarades de passage, et organisé une présentation du livre Fragments d’une lutte antifasciste, où les membres de la GALE ont pu échanger sur leur longue expérience d’antifascisme autonome.
Nous avons également mené des réflexions avec le MIRA autour du validisme, ayant donné lieu à l’écriture d’un texte commun, et nous avons bougé avec d’autres groupes parisiens lorsque cela s’imposait, à la Sainte Geneviève, contre le C9M, contre le colonialisme israélien et en bien d’autres occasions. Nous avons répondu présent·es à la marche blanche pour Nahel en juin, puis au rassemblement pour Géraldine et Angelina assassinées par transphobie en juillet, et à nouveau à l’ExisTransInter et au Jour du Souvenir Trans à l’automne, ainsi qu’à la marche du 3 novembre pour des conditions de vie décentes contre la gestion coloniale des « Outre-Mer ».
Enfin, nous soutenons la libération de Gino, camarade arrêté en France et menacé d’extradition en Hongrie pour des accusations liées à une mobilisation antifasciste. Ce sont les porteur·euses des mêmes uniformes et des mêmes armes qui gardent et tuent dans les camps d’internement coloniaux, les ghettos, les centres de rétentions, aux frontières et dans les prisons métropolitaines, et c’est donc dans un même mouvement de lutte que nous affirmons notre soutien à toustes les enfermé·es.
Nous nous élevons ainsi contre les violences raciste, coloniale, homophobe, transphobe, putophobe qui marginalisent, criminalisent et tuent chaque jour dans le monde entier et juste autour de nous.
Ainsi s’étoffent nos alliances et nos rangs, alors que se durcit le contexte politique général dans lequel nous évoluons. Il est nécessaire, aujourd’hui encore, de nous nourrir des histoires présentes et passées, du souvenir de nos camarades disparu·es, et des expériences de celleux qui sont toujours là ou qui nous rejoindront bientôt. Nous ne pouvons que saluer les intiatives de coordination et de discussion collective, qu’elles soient à l’échelle d’un quartier, d’un pays, ou même transcontinentales pour construire un internationalisme par le bas, comme le disent « Les Peuples Veulent ».
Ainsi nous partageons nos stratégies et nos forces, afin de donner de l’épaisseur à un front commun, autonome et populaire, qui n’abandonne personne, contre la fascisation en cours.
La SAMBA – Section Antifasciste Montreuil Bagnolet et Alentours



